Comment gérer la démence sénile et l’agressivité en EHPAD ?

EHPAD Alzheimer

La gestion de la démence sénile est un véritable défi, notamment dans le contexte des EHPAD Alzheimer. Cette condition neurodégénérative entraîne un déclin des fonctions cognitives chez les personnes âgées, nécessitant une prise en charge complexe. La compréhension de cette maladie est essentielle pour être en mesure d’en gérer les conséquences, telles que les crises d’agressivité récurrentes. Cet article vous aide à mieux décrypter les comportements agressifs en EHPAD ainsi que les facteurs déclencheurs et vous donne 9 conseils pratiques pour améliorer la qualité de vie des résidents.

En quoi consiste la démence sénile ? 

La démence sénile est un trouble neurodégénératif caractérisé par une détérioration progressive des fonctions cognitives chez les personnes âgées, c’est-à-dire qu’elle affecte la mémoire, la pensée et la compréhension.

L’une des manifestations les plus fréquentes de cette condition est la maladie d’Alzheimer, une forme spécifique de démence sénile caractérisée par une détérioration progressive des capacités mentales.

Les personnes atteintes de démence sénile peuvent éprouver des difficultés à se souvenir d’informations récentes, à effectuer des tâches complexes et à maintenir une compréhension cohérente de leur environnement. 

Ces troubles du comportement peuvent provoquer des frustrations et des confusions, contribuant ainsi à des changements de comportement qui peuvent inclure l’agressivité. 

Comprendre les nuances de cette condition est crucial pour faire face à la maladie et mettre en place les bonnes stratégies de gestion, notamment dans le contexte spécifique des EHPAD, où la prise en charge des résidents atteints de démence sénile nécessite une approche empathique et spécialisée.

senior atteint de démence en EHPAD

Pourquoi les personnes atteintes d’Alzheimer peuvent avoir des comportements agressifs ? 

Les comportements agressifs chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer sont souvent le résultat de divers facteurs. 

Une difficulté à accepter la maladie

L’annonce de la maladie peut représenter une charge mentale importante et engendrer des troubles émotionnels forts tels que la colère, la tristesse ou l’anxiété. Ces différents états peuvent parfois conduire à des comportements agressifs comme un moyen d’exprimer ses inquiétudes quant à l’avenir, ou encore la peur de la perte d’autonomie.

Un épuisement mental et physique

Les troubles cognitifs, caractéristiques de la maladie d’Alzheimer, peuvent être épuisants au quotidien. Les pertes de mémoire récurrentes, l’aphasie (troubles du langage) et l’agnosie (troubles de la reconnaissance) peuvent provoquer une grande frustration, incitant ainsi à des réactions agressives en réponse à cette détresse mentale.

La prise de médicaments

Les traitements médicamenteux, bien que visant à atténuer certains symptômes, peuvent entraîner des effets indésirables tels que des maux de tête, des nausées, ou des douleurs. Ces effets secondaires contribuent à l’inconfort physique, ce qui peut aggraver l’irritabilité et favoriser des épisodes d’agressivité.

La perte d’autonomie

La difficulté à effectuer des activités quotidiennes peut susciter des crises de colère, des sautes d’humeur et une réticence à accepter l’aide extérieure, ce qui peut déclencher des réactions déstabilisantes, voire inappropriées.

Quels sont les éléments déclencheurs d’un comportement agressif en EHPAD ?

En structures d’accueil telles que les EHPAD, les éléments déclencheurs des comportements agressifs chez les résidents atteints de démence sénile sont divers et complexes. 

Les changements de routine 

Les modifications des habitudes peuvent perturber la stabilité psychologique des résidents des EHPAD Alzheimer générant ainsi des réactions agressives. Ces personnes ont souvent besoin de repères, et tout changement dans leur routine quotidienne peut susciter de la confusion et de l’irritation.

Un excès de bruit

Un autre facteur déclencheur fréquent est le bruit excessif, qui peut aggraver la sensibilité des personnes atteintes de démence. Les environnements bruyants peuvent induire de la confusion et accroître le niveau de stress, conduisant à des réponses agressives comme une tentative de se protéger ou de réagir à des stimuli perçus comme menaçants.

Une surstimulation sensorielle

La surstimulation, qu’elle soit visuelle, auditive ou sociale, constitue également un déclencheur significatif. Les personnes atteintes de démence sénile peuvent avoir du mal à traiter un excès d’informations sensorielles, ce qui peut entraîner une surcharge cognitive et émotionnelle, susceptible de déclencher des comportements agressifs.

La fatigue

Les troubles du sommeil sont fréquents chez les personnes atteintes de démence sénile, et la fatigue qui en résulte peut intensifier l’irritabilité et les comportements menaçants.

La douleur

Il est parfois difficile d’évaluer la douleur chez une personne Alzheimer, car celle-ci peut avoir du mal à l’exprimer. Non traitée, elle peut engendrer de l’inconfort, contribuant ainsi à des comportements agressifs comme une tentative de communiquer la détresse ressentie.

Les interactions sociales

Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de toute autre pathologie neurodégénérative peuvent avoir des difficultés à interagir de manière cohérente avec les autres ou à exprimer leurs besoins. Les moments où elles se retrouvent avec beaucoup de monde peuvent donc déclencher des frustrations, potentiellement suivies de comportements agressifs.

Comment se manifeste un épisode d’agressivité dans la maladie d’Alzheimer ? 

Les épisodes d’agressivité chez les personnes atteintes de démence en EHPAD peuvent se manifester de diverses manières.

Les agressions physiques

Les agressions physiques, telles que des coups, des jets d’objets, des morsures ou des crachats, sont des manifestations directes d’agressivité. Ces réactions peuvent venir du fait que la personne se sent frustrée par des problèmes ou qu’elle a du mal à dire ce dont elle a besoin. Parfois, c’est aussi parce qu’elle est un peu perdue et ne comprend pas bien ce qui se passe autour d’elle.

Les débordements verbaux

La personne âgée peut également utiliser des sous-entendus désagréables, des insultes ou encore des sautes d’humeur pour exprimer la frustration, la confusion ou des sentiments d’insécurité.

Des réactions émotionnelles intenses

Les épisodes d’agressivité peuvent également être accompagnés de cris, de pleurs ou de gestes brusques, mais également de rires excessifs. Ces réactions peuvent arriver quand la personne se sent triste ou a du mal à exprimer ce qu’elle ressent. Il est très important de comprendre les émotions cachées derrière l’agressivité.

Un isolement social

Dans certains cas, l’agressivité peut entraîner un retrait social. Les individus peuvent préférer s’isoler pour éviter des interactions stressantes ou parce qu’ils se sentent dépassés par leur propre comportement. Ce retrait peut avoir des répercussions sur la qualité de vie sociale et le bien-être émotionnel du résident.

9 conseils pour gérer la démence sénile et l’agressivité en EHPAD ?

La gestion de la démence sénile et de l’agressivité en EHPAD nécessite une approche empathique et spécialisée. Au cœur de cette démarche, voici neuf conseils pratiques pour vous aider à gérer la crise d’agressivite et créer un environnement apaisant pour les résidents atteints de démence sénile.

1 – Trouver et soulager la cause

Cherchez à identifier pourquoi la personne est en colère. Si la cause est d’origine physique, assurez-vous d’éliminer rapidement la douleur, car celle-ci peut être à l’origine de son comportement violent.

2 – Identifier les émotions

Privilégiez une approche empathique et concentrez-vous sur ce que la personne ressent plutôt que sur les détails de son comportement. Restez calme, parlez lentement et utilisez un ton doux pour calmer la situation.

3 – Adaptez l’environnement

Regardez autour de vous et adaptez l’endroit pour éviter au maximum les situations stressantes. Utilisez des étiquettes et des repères visuels sur les portes et les objets pour aider à reconnaître les choses, et maintenez une ambiance calme pour minimiser les déclencheurs potentiels d’agressivité.

4 – Proposez des activités relaxantes

Proposez différents types d’activités relaxantes telles que la musique, la peinture, les massages, ou encore le jardinage pour aider à apaiser les résidents. Ces occupations permettent de détourner leur attention des situations stressantes et favorisent un état plus serein.

5 – Prenez une pause si nécessaire

Si la situation le permet, éloignez-vous temporairement pour faire une pause lorsque l’agressivité se manifeste. Assurez-vous que la personne atteinte de démence sénile reste en sécurité pendant ce temps et revenez plus tard pour rétablir le contact.

6 – Identifiez les signes avant-coureurs

Repérez les signes qui précèdent la phase d’agressivité, tels que des changements dans la façon de parler. Cela vous permet d’agir avant que cela ne devienne un problème.

7 – Restez neutre sans accuser le senior

Si vous trouvez quelque chose déplacé, ne blâmez pas la personne. Essayez de comprendre comment cela s’est passé sans la critiquer et réfléchissez avec elle de manière logique pour éviter des situations conflictuelles.

8 – Suivez une routine quotidienne 

Établissez une routine quotidienne stable afin d’éviter les surprises stressantes. Évitez la surcharge sensorielle et demandez aux membres de la famille de respecter la routine pour maintenir un environnement apaisant.

9 – Utilisez la musique comme outil apaisant

Essayez la musique pour détendre la personne, surtout pendant des moments importants comme la toilette ou les repas. La musicothérapie peut être très bénéfique pour apaiser les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.

En appliquant ces conseils, le personnel des EHPAD peut contribuer à créer un environnement plus adapté et apaisant pour les résidents atteints de démence sénile, favorisant ainsi leur bien-être et leur qualité de vie.

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